La version originale en anglais se trouve ici: School: fundamental flaws
Avertissement : Cet article contient du contenu potentiellement perturbant. Même si le ton utilisé est quelque peu satirique, je donnerai mon opinion sans retenu. Si donc vous avez quelques sympathies pour le système scolaire ou si vous êtes un enseignant, je vous suggère d'arrêter votre lecture ici.
Considérez-vous prévenu.
Autre avertissement : il se trouve que je suis surtout familier avec le système scolaire français, peut-être pas le meilleur système, peut-être pas le pire. Ce dont je vais parler s'applique donc surtout à ce pays en particulier, et au monde occidental en second lieu. Là où je veux en venir c'est qu'il est fort possible que certains points dont je vais parler ne s'appliqueront pas au système éducatif de votre pays. Gardez cela à l'esprit.
Bien que l'idée d'haïr l'école n'est pas exactement originale, d'aucun aura souvent ce genre de sentiment parceque tout simplement il n'aime pas étudier. Je vais essayer d'élaborer sur mes raisons personnelles de pourquoi je n'aime pas l'école à un niveau plus fondamental. Pour ce faire je développerais une série de points, en suivant les axes suivants: "Santé", "Méthodologie", "Quel est le propos de tout cela ?" et "Contre-arguments".
Le but n'est pas de cracher gratuitement sur l'école, ni de pointer du doigt certaines personnes comme les enseignants ou le personnel administratif. Mon but est de m'exprimer et de partager mon point de vue. Et peut-être, qui sait, cela permettra d'engager des conversations intéressantes.
J'ai essayé d'être un peu exhaustif, mais la problématique de l'école est imbriquée dans de multiples autres : politique, économie, santé, sociologie, féminisme, laïcité, etc. Compte tenu de cela, je ne peux tout simplement pas faire toutes les explications et donner toutes les justifications que certains des points que j'ai soulevés méritent, malheureusement. Vous devrez donc faire vos recherches dans certains cas ou corréler mes propos à vos propres observations.
L'école est à l'origine un espace où les enseignants transmettent leur savoir et où les élèves le reçoivent. Globalement, cette définition a subtilement évolué vers quelque chose d'autre, ou quelque chose de plus. Il ne s'agit plus seulement de transmettre des connaissances, mais aussi d'éduquer.
Selon toute loi, les parents devraient être les premiers éducateurs de leurs enfants. Mais aujourd'hui, les enfants entrent à l'école très jeunes et y passent le plus clair de leur temps au détriment de leur famille (nous y reviendrons). Je pourrais ajouter qu'aujourd'hui, en plus de cela, les parents confient souvent leurs enfants à des nounous ou les placent dans des crèches, ce qui fait que le peu de temps qu'ils pourraient avoir avec eux est perdu. Mais c'est un autre sujet. Le fait est que, ne serait-ce que pour des raisons de temps, les parents n'ont plus la capacité d'élever correctement leurs enfants, de les éduquer et de leur inculquer une certaine morale. La tâche incombe donc désormais à l'école.
Comme vous pouvez l'imaginer, tout cela a des conséquences que je développerai dans la section « De quoi s'agit-il ? » Mais d'abord, je voudrais parler de sujets plus immédiats : la santé et les méthodologies.
L'alimentation est de loin le facteur le plus important d'une bonne santé, elle détermine presque tout : de la qualité de vos os à votre niveau d'énergie et à votre humeur (niveaux d'insuline, équilibre hormonal, ...). Une bonne alimentation est particulièrement cruciale pour les enfants qui doivent se développer pour devenir des adultes. Par exemple, elle déterminera le développement de leur structure osseuse, une caractéristique qu'ils garderont toute leur vie.
Lorsque les enfants vont à l'école, ils doivent souvent prendre leur déjeuner sur place, pour des raisons pratiques. Certains d'entre eux, comme les internes, doivent y prendre tous leurs repas. Il est donc de la plus haute importance de leur servir des aliments de bonne qualité, bien équilibrés, au cours de repas satisfaisants.
Malheureusement, la réalité est tout autre. Les repas sont le plus souvent à base de plantes, voire de céréales, et manquent de nombreux micronutriments. Pire encore, ils contiennent une grande quantité de toxines, de version végétale des antioxydants et d'antinutriments. Les quelques plats à base d'animaux sont cuits à mort et une grande partie de leurs nutriments sont détruits. Je pense donc que tous les ingrédients de la malnutrition sont présents (désolé pour le choix de mots).
Je ne développerai pas davantage cet argument ici, car le développer correctement prendrait beaucoup de temps et d'espace. Il se pourrait qu'il fasse l'objet d'un autre article.
Là encore, il y aurait beaucoup de choses à dire sur le sport. L'idée relativement nouvelle qu'il est généralement bon pour la santé est aujourd'hui largement popularisée. Bien que je pense que cette idée soit discutable, j'aborderai d'autres aspects : par exemple, l'aspect de l'évaluation.
En dehors des personnes qui veulent faire carrière dans le sport, les compétences sportives acquises ne sont pas vraiment utiles. Par exemple, si vous vous entraînez à mettre un ballon dans un panier, cette compétence ne se traduira probablement pas dans un autre aspect de votre vie : si vous vous entraînez au basket-ball, vous ne ferez que vous améliorer au basket-ball. Ainsi, pour la grande majorité des gens, le seul but de faire du sport est d'en tirer des bénéfices (supposés) pour la santé, n'est-ce pas ?
À cet égard, pourquoi l'évaluer ? Ce serait comme donner une note sur la façon dont vous mangez ou dont vous dormez. Vous faites ces choses spontanément, personne n'a besoin de dire que c'est bon pour vous et personne n'a besoin de vous rappeler de le faire. Alors pourquoi le faisons-nous pour le sport ? Et cela ne dit-il pas quelque chose sur la pratique du sport ?
On pourrait rétorquer qu'elle sert à compenser les longues heures pendant lesquelles les étudiants doivent rester statiques sur une chaise. Mais cela ne fait que mettre en évidence certains des défauts fondamentaux des cours :
Ainsi, au lieu de laisser les enfants écouter leur corps et bouger quand ils le souhaitent, avec l'intensité dont ils ont besoin, nous les forçons à rester statiques pendant de longues périodes, puis nous leur demandons de faire ce qui est souvent un exercice très intensif (lire : très stressant), et nous les notons pour ça en prime.
Peut-être un point facile est à propos des horaires, en particulier des horaires de sommeil. Je ne pense pas avoir besoin de rappeler à quiconque que le sommeil est incroyablement important pour la santé. Il est nécessaire pour réparer le corps et traiter ce que nous avons appris au cours de la journée. Le sommeil est encore plus important lorsque le sujet est soumis à un stress important, pour des raisons évidentes.
Cependant, avec les horaires scolaires actuels, et en ajoutant à cela les heures de voyage, les heures de devoirs et tout le temps nécessaire à un élève pour s'occuper de lui-même, il ne lui restera guère assez de temps pour dormir suffisamment (pour un enfant en développement moyen, il s'agit de 8 à 9 heures). Par conséquent, il y a de fortes chances que les élèves soient déjà en situation d'échec à cause de ce seul point.
Lorsque vous souhaitez enseigner correctement certaines connaissances à un individu, vous devez suivre certaines étapes essentielles :
Pour suivre correctement ces étapes, l'enseignant doit nécessairement avoir des interactions personnelles avec l'élève.
Comme nous le savons probablement tous, un enseignant ne se résume pas à cela. Explicitement ou implicitement, l'enseignant devra également :
La taille moyenne d'une classe est souvent de 20 à 30 élèves. Il s'agit de 20 individus différents avec des vitesses d'apprentissage différentes, des motivations différentes, des goûts différents, des affinités d'apprentissage différentes, et encore une fois, la liste est longue. De plus, les enseignants gèrent souvent plusieurs classes, ce qui multiplie le nombre d'élèves.
Comme tout parent de plusieurs enfants le sait, apprendre à connaître ses enfants, leurs forces et leurs faiblesses, et plus important encore, savoir comment les faire grandir, peut être une tâche difficile, ardue et compliquée. Imaginez maintenant que cette difficulté soit multipliée par au moins 10. Je pense que cela cotoie l'irréalisable. L'enseignant devra suivre un emploi du temps tout en essayant de ralentir les élèves rapides et d'accélérer les élèves lents, alors qu'ils se disputent et divisent son attention.
Les conséquences sont clairement visibles : très rares sont les enseignants qui suivent les six points d'enseignement mentionnés ci-dessus. Pas nécessairement parce qu'ils ne sont pas bons, mais simplement parce qu'ils ne peuvent pas. Ainsi, et simplement de par une question de nombre, les classes ne peuvent pas remplir leur rôle.
Le seul homme qui ne fait pas d'erreur est celui qui ne fait jamais rien. N'ayez pas peur de faire des erreurs, à condition de ne pas faire deux fois la même. [Theodore Roosevelt] (traduit de l'anglais)
Peut-être en conséquence du point précédent, les corrections et les notations sont souvent effectuées en une seule étape. La notation est liée à la correction d'une manière qui les rend souvent indiscernables. Pire encore : combien de fois n'y a-t-il qu'une ou deux de ces « nota-corrections » par matière ? Ensuite, une nouvelle matière est abordé et le cycle recommence.
Dans ces conditions, un élève n'aura pas l'occasion de se tromper et d'apprendre de ses erreurs, ce qui va à l'encontre de la manière dont nous apprenons en tant qu'êtres humains. Il sera incapable d'appliquer ce qu'il aurait appris des corrections, et ne s'y intéressera donc guère. Cela signifie d'ailleurs que la majeure partie du travail de correction de l'enseignant ne sera pas utilisé.
La plupart des tâches demandées à un étudiant sont des tâches individuelles. De même, les examens sont passés individuellement, à quelques rares exceptions près. Le contraste est saisissant avec le monde réel où la grande majorité du travail se fait de manière collaborative. À tous égards, le travail collaboratif est la base de toutes les sociétés. Ces dernières n'existeraient pas et ne signifieraient même rien sans des hommes qui travaillent ensemble. Mais l'école ne prépare pas bien à cela.
Créativité : capacité à produire des idées originales et inhabituelles, ou à faire quelque chose de nouveau ou d'imaginatif [dictionary.cambridge.org] (traduction de l'anglais).
Combien de fois un élève sera-t-il invité ou même demandé à remettre en question ce qu'on lui enseigne ? La plupart du temps, c'est le contraire qui se produit, le message implicite étant : « tu ne sais pas, je sais, tais-toi et écoute ».
Ce qui est demandé à l'élève va souvent dans le sens de la conformité : il devra suivre la façon de penser de son professeur, sa façon de résoudre les problèmes, son récit sur un élément de connaissance, etc. Cela tue lentement la créativité et l'intuition de l'étudiant, car il apprend à recourir à certaines méthodologies spécifiques et rien d'autre, car il doit adopter le point de vue de son professeur pour pouvoir le restituer sur un bout de papier. S'il veut obtenir de bonnes notes, du moins.
Ne vous méprenez pas, ce n'est pas que je sois contre les méthodologies, le formalisme ou même un certain niveau de conformité; après tout, nous apprenons beaucoup en imitant simplement les autres. Ce que je veux souligner ici, c'est lorsque les étudiants sont systématiquement mis dans un moule. Lorsque chacune de leurs idées originales, chacune de leurs intuitions différentes sont systématiquement écartées pour entrer dans ce moule. C'est vraiment destructeur.
Non seulement cela brise la confiance de l'élève, mais aussi, et encore une fois, cela ne les prépare pas à la vie réelle, où le contraire se produit : dans le monde réel, la pensée créative et les idées originales sont très appréciées.
Qui ne s'est jamais ennuyé à l'école ? L'ennui semble être une malédiction qui frappe tout le monde. Les élèves devront prêter attention à leur professeur alors qu'ils ne pensent la plupart du temps qu'à « s'il vous plaît, je veux qu'il se passe quelque chose ! ». Ils apprendront ainsi à ressentir un subtil mélange de haine et de résignation face à leur situation, et face à l'ennui. Il y a de fortes chances qu'ils fassent tout ce qu'ils peuvent pour éviter l'ennui, lorsqu'ils peuvent l'éviter.
Mais je dirais en fait que l'ennui n'est pas une mauvaise chose en soi, surtout si le sujet est en mesure de penser ou de contempler correctement. Dans ce cas, l'ennui peut être un facteur majeur de créativité. Par conséquent, en obligeant quelqu'un à fuir toute occasion de s'ennuyer, nous détruisons effectivement la plupart des occasions pour lui d'être créatif.
Une chose qui m'a rapidement stupéfié en tant qu'étudiant, c'est qu'on ne m'a jamais appris à apprendre, alors que c'est une compétence qui me semble utile en général, et particulièrement utile dans le cadre des études où nous devons principalement mémoriser rapidement des connaissances et les restituer rapidement. Par conséquent, « apprendre à apprendre » ne devrait-il pas être la première chose à enseigner ?
Non seulement cela, mais les méthodes d'enseignement vont rarement au-delà de la répétition orale de choses à une classe. De nombreuses recherches ont été menées pendant des décennies, mais les écoles n'ont toujours pas rattrapé leur retard. J'ai à peine entendu, voire pas du tout, des termes tels que « carte mentale », « répétition espacée », « relaxation », « visualisation ». Nous n'apprenons même pas, en tant qu'étudiants, que nous apprenons beaucoup mieux en faisant qu'en écoutant ou en lisant (combinés ou non). Ainsi, si vous prenez le meilleur scénario en tant qu'étudiant et que vous avez une bonne mémoire auditive, vous aurez un avantage sur la plupart de vos camarades de classe, mais ce sera toujours loin d'être optimal pour vous.
Là encore, le schéma typique est le suivant : plusieurs semaines de cours sur une matière particulière, puis un examen sur cette matière, puis une autre matière est abordée et le cycle recommence. Il y a peu de continuité entre les différents cours et entre les différentes années et les cycles sont courts (il s'agit de cycles de quelques semaines, rarement de mois et presque jamais d'années). Si, par hasard, un sujet étudié l'année précédente est abordé, on ne s'attend pas vraiment à ce que les étudiants s'en souviennent et le sujet est réétudié pour permettre la reprise du cours.
L'information est donc éphémère et les étudiants ne sont motivés que pour apprendre en vue du prochain examen qui, la plupart du temps, aura lieu dans quelques jours ou quelques semaines. Il n'y a que peu ou pas d'accumulation de connaissances. Il en résulte naturellement que, quelques mois plus tard, l'étudiant moyen se souviendra vaguement de la leçon et que, des années plus tard, la plupart, voire la totalité, des connaissances auront disparu. Comparez cela au prétendu objectif des écoles, qui est de préparer les élèves à leur vie future. Comment ces derniers pourraient-ils être préparés si, au moment où ils entrent dans la vie active, ils ont oublié tout ce qui leur a été enseigné à l'école ? Ainsi, la deuxième conséquence naturelle de cette situation est que les élèves auront l'impression (souvent vérifiée) de tout faire pour rien, en vain, ce qui est très démotivant. Une fois de plus, ils sont mis en situation d'échec.
Imaginons que vous soyez un étudiant, conscient de certaines réalités : vous savez que si vous vous contentez de suivre le cursus normal, vous ne ferez que perdre votre temps. Et, parce que vous êtes poussé par la société, par votre famille, par à peu près tous dans votre monde, vous vous rendez compte qu'il ne vous reste qu'un seul choix : obtenir de bonnes notes et être diplômé. Sinon, vous êtes condamné à redoubler, à retourner dans des classes que vous détestez. De plus, si vous avez la mauvaise idée d'être un peu ambitieux et de vouloir une bonne vie, alors vous devrez doubler votre quantité de travail car vous devrez travailler pour l'école et travailler pour vous-même, ce dernier travail êtant le seul ayant des chances d'avoir des résultats durables.
En 1882, en France, la loi de Jules Ferry rend l'école obligatoire pour les enfants âgés de 6 à 13 ans. Aujourd'hui, l'instruction scolaire est obligatoire pour les enfants de 3 à 16 ans, et les jeunes de 16 à 18 ans ont l'obligation de se former. [1]
Je voudrais souligner qu'à l'âge de 3 ans, il sera encore crucial pour l'enfant de se sentir aimé et apprécié de ses parents, en particulier de sa mère. Il faudra qu'il développe un ego sain et une certaine confiance en lui. Sinon, il sera blessé à vie et cherchera toujours à combler un vide en lui. Même si c'est bon pour l'économie, car cela fait de bons consommateurs, nous préparons des générations de personnes dégénérées en masse.
En outre, il semble que les jeunes qui entrent à l'école n'obtiennent pas de meilleurs résultats en fin de compte. En fait, il semble que ce soit le contraire :
Le fait de commencer l'école à un âge plus jeune affecte-t-il les résultats à long terme des élèves ? Cette étude fournit une analyse des effets de l'âge d'entrée à l'école en utilisant des données des cycles récents du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) dans 16 pays. En utilisant une stratégie de variable instrumentale, les estimations montrent que l'âge d'entrée à l'école influence significativement la performance cognitive des élèves de 15 ans. Ceux qui sont plus jeunes au début de leur scolarité ont plus souvent un vécu scolaire difficile que leurs pairs plus âgés. De plus, l'entrée précoce à l'école a un impact significatif sur les compétences sociales et émotionnelles, comme la confiance en soi, la motivation, la persévérance et l'engagement, qui peuvent avoir des effets sur le long terme. Ces effets sont plus prononcés pour les élèves issus de milieux défavorisés mais varient significativement selon les différents systèmes éducatifs. [2]
Les enfants sont normalement des créatures très curieuses. Ils semblent toujours avoir le mot « pourquoi » à la bouche. Par exemple, si un enseignant demande à un enfant d'être poli, on peut s'attendre à ce que l'enfant demande « pourquoi faut-il être poli ? ». L'enseignant répondrait-il la même chose que les parents de l'enfant ? probablement pas. Et plus important encore, l'enseignant n'a peut-être pas la même morale que les parents. Dans ce cas, l'enfant sera à l'âge adulte le reflet d'une éducation différente de celle que ses parents auraient pu souhaiter pour lui.
Disons par exemple que les parents sont catholiques. Ils accordent de l'importance à leur religion et emmènent leur enfant à l'église tous les dimanches. Ils prennent également le temps de lui enseigner les rudiments de la religion. Mais en même temps, l'enfant va à l'école. Là, il ne pourra pas mettre en pratique sa foi et il lui sera même difficile d'en parler, car, sous couvert d'accepter toutes les religions existantes, toutes les religions sont en fait étouffées. Il s'identifiera à des enseignants athées et sera exposé à de nombreux points de vue extérieurs alors qu'il n'a pas encore la maturité et les connaissances nécessaires pour défendre sa propre foi. Le résultat naturel de tout cela est que la foi de l'enfant s'étiole et meurt.
Comme on dit « La meilleure façon d'effacer une idée est de la remplacer par une autre », et l'école enseigne ses propres religions, à savoir la science et la démocratie. Comment puis-je dire que la science est enseignée comme une religion, me demanderez-vous ? Eh bien, c'est parce que la plupart des gens pensent à la science comme si elle reflétait toujours la vérité, la réalité. Ce qui n'est pas le cas, d'une part parce que la science développe des théories qui sont là pour être réfutées, d'autre part parce que la majorité des études sont financées par des entreprises qui ont des intérêts dans les résultats de ces études.
1] [Instruction obligatoire 2] [How age at school entry affects future educational and socioemotional outcomes: Evidence from PISA
La majorité des enseignants sont des personnes qui ont commencé à enseigner juste après avoir obtenu leur diplôme. Ils ne connaissent donc que les études, et peut-être quelques emplois à temps partiel, et je pense qu'il est juste de dire qu'ils ont peu ou pas d'expérience de la vie réelle. La question est donc de savoir ce que ces personnes ont à transmettre. Elles essaieront d'enseigner directement ce qu'on leur a enseigné, sans avoir eu le temps d'assimiler et d'utiliser concrètement leurs connaissances.
Vous pouvez également remarquer que la majorité des enseignants sont des femmes [1][2]. Il n'y a rien de mal à ce qu'il y ait des enseignantes en tant que telles, mais les proportions sont problématiques. Les garçons n'ont souvent personne à qui s'identifier, et beaucoup de filles grandiront sans figure paternelle. En effet, environ la moitié des mariages se terminent par un divorce, et dans la grande majorité des cas, c'est la mère qui a la garde des enfants.
Cela montre une fois de plus que l'école n'est plus une affaire de transmission, et que les intérêts fondamentaux des élèves ne sont pas pris en compte (pour ne pas dire qu'il y a une volonté de faire une future génération de déconstruits).
Une dernière observation que je pourrais faire, mais qui est peut-être biaisée : discuter en tant que parent avec des enseignants peut s'avérer difficile car ils ont le plus souvent l'attitude de quelqu'un qui sait mieux que vous (ou du moins c'est ce qu'ils semblent penser). Vous faites donc une observation ou une suggestion, mais non, vous n'êtes qu'un parent, alors taisez-vous : vous ne savez pas de quoi vous parlez. C'est un problème car, en tant que premiers éducateurs, les parents font confiance aux enseignants pour faire une partie de leur travail et les enseignants sont censés travailler en tandem avec les parents. Mais ce genre d'attitude, justifiée ou non, clôt immédiatement la discussion, ce qui va à l'encontre de leur raison-d'être même.
1] [Percentage of female teachers by teaching level of education 2] [Who are the nation’s 4 million teachers?
L'histoire est écrite par les vainqueurs.
Pour l'aspect évident de la question : les écoles sont l'endroit idéal pour que les Etats enseignent aux générations futures comment être un bon citoyen pour eux. Nous pouvons donc constater que ce qui est enseigné n'est généralement pas neutre : les programmes scolaires véhiculent des idéologies, des idées, et sont, en quelque sorte, conçus pour endoctriner les élèves.
Prenons l'exemple des cours d'histoire, qui exposent certains faits et en laissent d'autres dans l'ombre, ce qui déforment même parfois la vérité. Tout cela pour se conformer à un parti politique ou à une idéologie.
Un autre exemple est la façon dont la théorie de l'évolution est présentée dans les cours de sciences. En effet, elle est présentée comme si elle était la vérité, ce qui n'est pas très « scientifique » puisque les principales caractéristiques d'une théorie scientifique devraient être la reproductibilité et la réfutabilité. Pourquoi alors n'est-elle pas présentée comme pouvant faire l'objet de réfutations ?
Encore un autre exemple est la théorie du genre, qui, elle aussi, est présentée comme une vérité.
Nous pouvons donc affirmer sans risque que la confiance que les gens accordent à la science est utilisée contre eux pour véhiculer certaines idées spécifiques. D'autres cours, comme les cours d'histoire ou de langues, sont également utilisés à cette fin.
Outre ce qui est enseigné et la manière dont cela est enseigné, il est intéressant de noter les matières qui ne sont pas enseignées. Pourtant, il y aurait plusieurs matières qu'il serait utile à tout le monde d'apprendre. Pour n'en citer que quelques-unes :
Comme on le voit et une fois de plus, l'objectif de l'école d'aujourd'hui n'est plus seulement de transmettre des connaissances pour préparer les enfants à leur vie future. L'objectif est désormais avant tout de faire des citoyens obéissants et de bons consommateurs. Il s'agit de donner une orientation précise de vie.
Pensez-y : en tant qu'enfant, vous serez fortement encouragé à aller à l'école et à obtenir un diplôme. Ensuite, vous serez fortement encouragé à aller à l'université ou dans une autre institution et à étudier pendant au moins trois à cinq ans. Ensuite, vous travaillerez probablement comme salarié dans une entreprise. Vous travaillerez quelques années mais vous ne pourrez pas épargner beaucoup parce que vous aurez acheté une voiture, loué des appartements et voyagé pendant les vacances. Vers la trentaine, vous songerez à vous installer. Et vous penserez à fonder une famille. Vous vous contenterez probablement de quelqu'un qui a également la trentaine et qui a déjà fait son lot de rencontres, c'est le moins que l'on puisse dire. Si vous êtes encore un homme un peu traditionnel, vous paierez alors les bagues de fiançailles, les alliances, la robe de mariée, la fête de mariage, le voyage de noces et certainement bien d'autres choses encore. Vous aurez bientôt besoin de plus d'espace et vous achèterez une maison en contractant un prêt d'au moins 25 ans. Comme vous et votre conjoint avez tous deux plus de trente ans, vous aurez probablement du mal à concevoir un enfant. C'est particulièrement vrai pour les femmes : « Dans la trentaine, les femmes sont environ deux fois moins fertiles qu'au début de la vingtaine » [1]. En fait, il y a 10 % de chances que vous n'y parveniez pas du tout [1]. Finalement, vous concevez un enfant et, quelques années plus tard, un deuxième. Vous approchez de la quarantaine. Mais peu après, vous divorcez, comme la moitié des couples, à l'initiative de la femme (c'est le cas d'environ 75% des divorces). Bien entendu, c'est la mère qui a la garde des enfants. Pendant ce temps, vous obtenez peu à peu quelques petites promotions à votre travail et quelques augmentations, mais vous n'en voyez pas beaucoup les bénéfices car l'inflation augmente également, et vous devez vous occuper de vos enfants (directement ou avec une pension alimentaire). Enfin, vous vieillissez et vous pensez à la retraite. Si vous avez de la chance, vous bénéficierez d'une pension. Si vous êtes encore plus chanceux, vos enfants seront chargés de s'occuper de vous.
Bien que cette description soit sans doute négative, je pense qu'elle n'est pas si éloignée de la vérité et qu'elle décrit approximativement la vie de nombreuses personnes dans le monde occidental. Et l'école prépare, en fait conditionne ses élèves à vivre ainsi; parmi d'autres choses bien sûr, comme les médias ou le fait que les enfants ont tendance à reproduire les schémas parentaux. L'enfant moyen sera bombardé d'impératifs de vie par tous ses environnements, et l'environnement le plus présent pour lui aujourd'hui est l'école (c'est là qu'il passe le plus de temps).
Remarquez que l'âge moyen du mariage s'est déplacé au moins de dix ans vers des âges plus avancés, et le même type de changement peut être observé pour l'âge auquel les gens commencent à travailler. La société pousse les enfants à étudier au moins jusqu'à l'âge de vingt ans (je ne dis pas qu'il n'y a pas de raisons pour cela, je vous invite simplement à réfléchir aux conséquences de cette situation), puis ils se retrouvent dans une situation où ils voudraient justifier tout le temps qu'ils ont passé et investi dans les études, de sorte qu'ils commencent à travailler pendant au moins plusieurs années. Il y a donc un changement évident de paradigme, la vie de famille étant délaissée au profit de la carrière. Pourquoi ce changement ? Et, la question évidente : est-ce là le genre de vie que vous souhaitez pour vous-même ou pour vos enfants ?
1] [How common is infertility?
Il semble qu'il y ait un consensus sur le fait qu'enseigner à une classe est plus efficace que de faire autrement, comme enseigner individuellement. Les raisons en sont évidentes. Disons qu'en tant qu'enseignant, vous répétez une information 5 fois dans une classe, pour avoir une certaine probabilité que les élèves aient retenu cette information (je suis généreux) : vous perdrez beaucoup moins de temps si vous répétez 5 fois une information à n enfants que si vous répétez cette même information 5, c'est-à-dire en enseignant individuellement. Mais je doute que ce soit si efficace que cela, en raison de la diversité des étudiants, de l'unicité de chaque interaction personnelle. De plus, il est très difficile de se concentrer longtemps sur quelqu'un qui parle à tout le monde et à personne en particulier. Il est beaucoup plus facile de se concentrer sur quelqu'un qui vous parle directement et personnellement. Vous vous sentirez alors naturellement impliqué. Combien d'enfants n'ont vraiment appris quelque chose qu'en parlant à leur professeur à la fin du cours ? Ou en recevant des explications sur une leçon de la part de leurs parents ? (Ou en demandant a un camarade de class mais vous aurez compris l'idée). C'est quelque chose que l'on peut réellement observer : les enfants ayant les meilleurs notes ont bien souvent des parents très impliqués derrière eux.
Pour être honnête, je suis conscient du fait que beaucoup de gens pourraient dire, en lisant cet article : « c'est bien beau, mais pour vivre, il faut que les deux (père et mère) travaillent », ou “pour faire mieux, il faudrait payer une école privée, nous n'en avons pas les moyens”, etc. Et il peut s'agir de revendications tout à fait légitimes.
Un argument que j'ai entendu en faveur de la scolarisation concerne la vie sociale des enfants : en entrant à l'école, ils peuvent rencontrer toutes sortes de personnes et se faire de nombreux amis. Si je pense que c'est vrai dans un sens, je pense aussi qu'ils n'ont pas besoin de l'école pour cela. Si, par exemple, un garçon aime le football et va dans un club de football, il aura également des chances de s'y faire des amis. En fait, ses chances seront plus élevées qu'à l'école parce qu'il partagera un intérêt commun avec les autres membres du club, alors qu'il n'aura pas nécessairement quelque chose en commun avec les camarades de classe de son école. Ne vous méprenez pas, je ne dis pas qu'il faut partager des intérêts communs avec quelqu'un pour se lier d'amitié avec lui. Mais une amitié solide est basée sur le respect et la confiance, et vous ne pouvez pas respecter et faire confiance à quelqu'un avec qui vous ne partagez aucune valeur. Et comme les écoles publiques mélangent des enfants de milieux très différents, ce genre de situation où un enfant ne partage rien d'important avec personne n'est pas si rare, et ces enfants feront l'expérience d'être seuls entre beaucoup d'autres.
Tout d'abord, félicitations à ceux qui ont lu l'article dans son intégralité jusqu'à cette ligne ! Vous l'avez peut-être trouvé assez long, mais je crois qu'il y avait beaucoup à dire sur le sujet.
Pour toutes les raisons que j'ai présentées dans cet article, je suis contre le principe même de l'école qui, dans sa configuration actuelle, est tellement bancale à mes yeux que je ne vois pas comment il pourrait en sortir de bons fruits, sauf accident. Des accidents peuvent certainement arriver ! Mais compteriez-vous dessus ?
Si vous avez des reproches à faire à mes arguments, des contres-arguments, ou si vous voulez que j'ajoute quelque chose, veuillez me contacter à ghuter@disroot.org
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